Un devis est vite réalisé, mais selon les calculs des prix et les montants indiqués, il peut impacter la rentabilité d’un projet ! En comptabilité, le seuil de rentabilité représente le taux d’équilibre financier de la réalisation d’un service commercial ou de travaux de construction. En d’autres termes, il s’agit du montant de chiffre d’affaires que le chef d’entreprise doit générer pour couvrir ses charges. Au-dessus du seuil de rentabilité, l’entreprise réalise une marge, au-dessous, elle est déficitaire.
Bien chiffrer un projet, proposer un “bon” prix, estimer les charges fixes ou variables : certaines données peuvent être cruciales pour l’équilibre financier d’un devis. Lorsque l’on débute dans l’entrepreneuriat ou l’artisanat dans un métier du BTP, réaliser un devis rentable peut être un véritable casse-tête. Pas de panique, INTIA vous apporte quelques conseils pour vous assurer de la bonne rentabilité d’un devis !
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Pourquoi est-ce important d’évaluer la rentabilité d’un devis ?
Vous êtes sur le point de lancer un chantier pour la construction d’un bâtiment et vous vous demandez comment réaliser un devis total au bon prix à votre client ? Lorsque l’on débute un chantier, il faut tout d’abord s’assurer de bien “chiffrer” ses travaux de construction ou de rénovation pour estimer le coût de production du projet de A à Z. Et ce n’est pas tâche facile ! En tant que professionnel, vous devez prendre en considération plusieurs critères :
- le taux horaire attribué à chaque tâche,
- le montant alloué à l’achat de matériaux,
- le volume de la main-d’œuvre et le coût salarial,
- le coût de la gestion des déchets,
- les éventuels imprévus (rachat de matériel, ajout de main-d’œuvre à la dernière minute).
Ce chiffrage prévisionnel est l’étape la plus importante à réaliser avant de transmettre le devis à un client pour s’assurer que le prix soit correct en fonction des futures dépenses.
Calculer le seuil de rentabilité d’un devis vous permettra de déterminer si une prestation génère un bénéfice financier ou au contraire, une vente à perte. L’objectif est d’estimer le montant de la commande nécessaire pour que l’ensemble des factures couvre les charges attribuées au projet.
Quelles sont les données à prendre en compte pour calculer le seuil de rentabilité d’un devis ?
Allez-vous indiquer un prix au m² ou au taux horaire ? Avant de choisir l’une de ces mentions, il vous faut estimer les charges de votre futur chantier. L’indicateur de rentabilité d’un devis s’obtient en déterminant la nature et la quantité des charges inhérentes à vos chantiers, qu’il s’agisse des charges fixes ou des charges variables.
Les charges fixes
En comptabilité, les charges fixes correspondent aux dépenses récurrentes. Vous pouvez facilement anticiper ces charges car elles correspondent aux dépenses fréquentes qui peuvent survenir lors de la réalisation d’un projet de travaux :
- le coût salarial, ouvrier ou administratif (la main-d’œuvre),
- le loyer immobilier des bureaux,
- les factures d’électricité, de gaz ou de téléphone,
- les assurances de responsabilité professionnelle et décennale.
Les charges variables
Les charges variables dépendent du volume de travail qui sera alloué au chantier du bâtiment en question. Plus difficiles à anticiper, ces charges peuvent inclure le type de dépenses suivantes :
- les commandes de fournitures,
- les prix de fabrication des produits,
- le coût de la main-d’œuvre sous-traitée.
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Positionnement du prix d’un devis : les astuces pour éviter une vente à perte
1-Estimer votre seuil de rentabilité en fonction de vos charges fixes et variables
Une fois que vous aurez fait le point sur les montants des dépenses fixes et variables de votre projet, vous pourrez estimer votre seuil de rentabilité en toute autonomie. Exprimé en chiffre d’affaires, le calcul du seuil de rentabilité de votre devis se mesure à l’aide d’une formule mathématique simple et dépend du niveau des montants de l’ensemble de vos charges :
Seuil de rentabilité = charges fixes / [(chiffre d’affaires – charges variables) / chiffre d’affaires]
Le résultat du chiffre d’affaires final correspond aux ventes ou aux prestations nécessaires à effectuer pour couvrir l’ensemble des charges de votre chantier.
Exemple : une société de commandes de chantiers réalise un chiffre d’affaires équivalent à 200 000 euros. La marge commerciale d’un projet s’élève à 50% et les frais fixes du chantier sont de 15 000 euros. Voilà le résultat de son seuil de rentabilité dans le cas de la réalisation d’un devis : 15 000 ÷ [(200 000 – 50 ÷ 100 × 200 000) ÷ 200 000] = 30 000 euros
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2-Se renseigner sur les coûts d’un projet similaire et consulter des spécialistes
Avant de vous lancer à corps perdu dans la réalisation de votre devis, pensez tout d’abord à vous renseigner sur les coûts que peuvent engendrer le travail à réaliser pour un projet comparable au vôtre : lisez les rapports d’estimation disponibles en ligne et sollicitez vos confrères qui œuvrent dans le même secteur d’activité que vous. Attention, chaque chantier ou service commercial est différent et dépend de critères bien particuliers !
Qu’il s’agisse de rénovation, de construction ou d’administration, les prix peuvent varier énormément. Pour un accompagnement personnalisé, vous pouvez faire appel à des spécialistes financiers comme un bureau d’étude, des architectes, un courtier ou un assureur.
👍 Ces professionnels vous aideront à estimer un coût correspondant au plus près à votre contexte. Les assureurs pourront également évaluer les remboursements potentiels en cas de dégâts ou de difficultés dans la mise en place du projet. Ce type d’accompagnement est très utile pour bien définir les montants d’un devis.
3-Jeter un œil du côté de la concurrence
Dans le bâtiment, garder un œil sur le travail des concurrents peut s’avérer très utile lorsqu’il s’agit de positionner un devis dans une fourchette de prix cohérente.
Pour bien jauger le montant du devis entre prix “acceptable” par le client et prix “rentable” pour l’entreprise, n’hésitez pas à comparer vos prix aux tarifs déjà pratiqués sur le marché, et notamment dans votre localité. Un tarif adopté par un artisan n’est pas le même dans toutes les régions de France, les prix étant par exemple plus élevés en région parisienne.
Pour bien pratiquer cette veille concurrentielle, nous vous conseillons de :
✔️ faire un tour sur les sites web des entreprises concurrentes : les montants approximatifs de leurs tarifs sont souvent fournis en ligne,
✔️ solliciter l’une de vos connaissances pour faire une demande de devis test dans le cadre d’un cas pratique concret,
✔️ vous mettre en relation avec vos concurrents pour vous aligner sur des tarifs similaires.
Chiffrer ses chantiers selon les prix pratiqués par vos concurrents permet de faire d’une pierre, deux coups : d’un côté, vous augmentez vos chances de voir votre devis accepté car il sera plus cohérent et de l’autre, vous vous assurez une marge commerciale correcte à la fin du chantier.
4-Fixer un tarif en fonction de son expertise et de son expérience
Difficile de se positionner sur des tarifs plus ou moins élevés lorsque l’on débute dans l’entrepreneuriat ou l’artisanat : il est coutume de remettre en question sa légitimité et le montant d’un devis.
Sachez qu’en détenant plus d’expérience dans votre métier, vous pourrez ajuster plus finement vos prix en fonction de votre travail. Temps de réalisation, coût et difficultés du projet : vous déterminerez bien plus vite les contraintes que nécessitera un projet en fonction des moyens matériels et humains dont vous disposez.
Plus vous disposerez d’années d’expérience ou d’un degré élevé de compétences, plus vous serez en mesure de justifier vos tarifs auprès de vos clients. Si vous êtes un artisan avec plus de 10 ans d’expérience dans votre domaine, vous avez toute la légitimité de facturer plus cher qu’un artisan qui sort de formation !
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FAQ : 3 questions sur la gestion d’un devis
Est-il toujours obligatoire de réaliser un devis ?
La réalisation d’un devis peut être obligatoire dans le cas de certaines prestations de
rénovation ou de dépannage, notamment dans le secteur du bâtiment. S’il ne vous est pas possible d’indiquer un prix de prestation exact, vous êtes tenus d’afficher à votre client un calcul qui permet de justifier le montant approximatif. Si le client l’exige, vous êtes dans l’obligation de fournir le devis.Combien de temps faut-il conserver un devis ?
Dans le cas d’un contrat de devis signé, le document est tenu d’être conservé une durée minimale de 5 ans au niveau commercial, et 10 ans au niveau fiscal.
Si le devis n’est pas signé, il est tenu d’être conservé pour une durée d’un an. Dans tous les cas, sachez que vous êtes dans l’obligation de mentionner la durée de validité du devis s’il s’agit d’une prestation de travaux.Peut-on négocier le prix d’un devis ?
Tant que le devis n’est pas officiellement signé, le montant du devis est négociable. Mais, une fois que le devis est signé et que le prix de la prestation (même approximatif) est fixé, l’entrepreneur est tenu de recevoir le consentement de son client pour obtenir une renégociation de contrat. Pour éviter tout litige, il est fortement conseillé de garder une trace écrite de la demande et du consentement du client.
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